samedi 14 mai 2011

Pro-nucléaires de tous les pays... Abstenez-vous !

                     « Nous n’avons pas de calendrier concret nous permettant, actuellement,
                       de dire dans combien de mois ou d’années la crise sera terminée ».
                                              
                                                                              Le vice-président de Tepco, Sakae Muto,
                                                                                                           Lundi 28 mars 2011.

    Nous ne pouvons pas, aujourd’hui, ne pas évoquer le bombardement militaire en août 1945 de Nagasaki, ville hôte du congrès de l’UNI . La deuxième bombe au plutonium avait ravagé la population, trois jours après la bombe à l’uranium larguée sur Hiroshima.
    Eu égard aux victimes du seul bombardement nucléaire de l’histoire, ne devons-nous pas nous déclarer solidaires des victimes du bombardement nucléaire civil que subissent les populations japonaises – et les autres ? Car la pollution nucléaire ne connaît pas de frontière, et surtout pas la frontière, sans limite, de la cupidité des propriétaires de l’industrie nucléaire.
    Tokyo Electric Power Company – (TEPCO)- propriétaire de la centrale de Fukushima Daiichi, fait preuve, chaque jour, de son incompétence, de l’incompatibilité entre dictature du profit et protection des populations. Malgré l’héroïsme des travailleurs du nucléaire à pied d’œuvre et des autres secours, le bourbier nucléaire de Fukushima tourne au bombardement nucléaire du temps de paix.
    Les réacteurs sont hors de contrôle. La contamination nucléaire risque d’être effroyable.
    La catastrophe nucléaire de Fukushima n’est pas seulement due au déchainement des éléments lors du tsunami. De 1988 à 2006, élu cinq fois à la tête de la préfecture de Fukushima, Eisaku Sato n’a eu de cesse de lutter contre Tepco. Cette société privée, appuyée par l’Etat nippon, est connue pour avoir falsifié de nombreux documents concernant la sécurité. Eisaku Sato : « En 2002, mon administration a reçu un document de l’Agence pour la sécurité nucléaire et industrielle nous informant que Tepco avait reconnu avoir falsifié le contenu de rapports d’inspection concernant des dégats détectés sur l’enveloppe du cœur de deux réacteurs dans Fukushima… Ce scandale a entrainé la fermeture du réacteur n° 1 et l’année suivante de 16 autres réacteurs»…(Le Monde, 29 mars 2011).
    Combien faudra-t-il de Tchernobyl et de Fukushima pour arrêter le massacre ? Ces industriels échappent au contrôle démocratique, se cachent derrière le secret et constituent un lobby hyper actif et puissant. Areva ne proposait-elle pas, il y a quelques mois, la vente de centrales françaises au dictateur Khadafi ?
    Nous sommes, tous, voisins proches et involontaires de bombes civiles. On a bien inventé les « frappes chirurgicales » et les « dommages collatéraux ». Pourquoi pas Areva et EDF, des « centrales propres » ? En France, pas de lobby nucléaire, tout est sous contrôle…
    Une nouvelle version du Petit Chaperon rouge qui s’aperçoit, trop tard, que le loup est habillé en grand-mère.